De nos envoyés spéciaux à Tartu (Estonie) : Thierry DEKETELAERE et
Pierre-Maxime BRANCHE
Les Français ont rempli leur contrat. Multi-médaillés en 2017 lors des championnats d'Europe (Kitzbühel, Autriche) et du Monde (Rotterdam, Pays-Bas), les paratriathlètes de l'Équipe de France étaient attendus en Estonie aujourd'hui pour le championnat d'Europe Sprint 2018. Sous un soleil légèrement voilé, les ambitions étaient élevées de la part de leur entraîneur national Nicolas Becker, après un début de saison réussi notamment en WPS à Yokohama au Japon en mai puis lors de la manche de coupe du monde organisée à Besançon en juin dernier. L'occasion était donc belle de confirmer ces résultats au niveau continental, mais aussi de préparer tous ces athlètes dans la perspective du Championnat du Monde qui se tiendra à Gold Coast en Australie mi-septembre. Chose faite, puisque la délégation tricolore ramène cinq médailles (2 en or et 3 en argent) dans ses valises. Voici le détail par athlète.
Les médailles d'or
Champion du Monde et d'Europe 2017, Alexis Hanquinquant venait défendre son
titre. Toujours gêné par sa blessure au moignon contractée au printemps, il
ajoute une nouvelle médaille d'or à sa collection chez les PTS4. Il n'en finit
plus de gagner et son appétit est insatiable. Sorti en tête de l'eau, il se
fait doubler quelques secondes durant la transition le temps d'enfiler sa
prothèse mais ressort tout de même 1er du parc à vélo. Il ne sera plus revu,
démontrant ses qualités à vélo et gérant la course à pied malgré de mauvaises
sensations.
Alexis Hanquinquant.
Également championne du monde en titre et 3e l'année dernière des Europe en
Autriche, Élise Marc remporte le titre continental en PTS3. La Française est
sortie en tête de l'eau devant Anna Plotnikova. La Russe, reclassifiée de PTS4
à PTS3, a mis deux tours pour rejoindre Élise Marc, mais elle a malheureusement
pour elle effectuer un tour de plus en course à pied laissant échapper ainsi la
victoire.
Elise Marc.
Les médailles de bronze
Médaille de bronze à Rio en 2016, 3e des Monde et vice-championne d'Europe en
2017, Gwladys Lemoussu prend cette année la médaille de bronze de ce
championnat d'Europe en PTS5. La Montoise a une nouvelle fois dû baisser
pavillon face à l'Anglaise Lauren Steadman (2e au Brésil en 2016, 2e Europe et
Mondial 2017) nettement au-dessus du lot. Sortie de l'eau à 1'20 de la tête,
Gwladys a repris petit à petit du temps sur la deuxième Britannique Claire
Cashmore, mais elle est venue mourir à seulement huit petites secondes de la
médaille d'argent.
Gwladys Lemoussu.
Quatrième en 2017, Yannick Bourseaux gagne un rang et prend lui aussi le
bronze chez les PTS5. L'Auvergnat visait le podium et savait que les deux
premières places seraient difficiles à atteindre. Il se satisfait donc de cette
3e place derrière l'Allemand Martin Schulz et l'Espagnol Jairo Ruiz Lopez. «
Contrat rempli », a-t-il déclaré à l'arrivée.
Yannick Bourseaux.
La troisième breloque en bronze est apportée par Mona Francis chez les PTWC.
Fatiguée après la natation, la Française a trouvé le parcours vélo sans répit
et technique. Pour « son objectif de la saison », elle termine derrière
l'intouchable espagnole Eva Maria Moral et la Hollandaise Margret Ljdema.
Mona Francis.
Les places d'honneur
Deux tricolores terminent au pied du podium. Il s'agit de Jules Ribstein (PTS2)
et Alexandre Paviza (PTWC).
Pour sa première sélection, Jules Ribstein est très satisfait de sa médaille
en chocolat. Après une natation moyenne, il a par contre réalisé un gros vélo
qui l'a bien positionné avant la course à pied. Pointé à 2,5 km de l'arrivée à
33'' du bronze, il n'a pu combler cet écart mais a contenu le retour du Russe
Vasily Egorov.
Jules Ribstein.
De son côté, Alexandre Paviza, 6e en 2017, termine 4e en 2018. « Je visais
la 3e ou 4e place. C'est la 4e, ça me va très bien », a-t-il glissé sitôt la
ligne d'arrivée franchie.
Alexandre Paviza.
Malgré une chute à vélo alors qu'il s'apprêtait à prendre la tête de course
en PTWC, Ahmed Andaloussi a tenu à terminer son épreuve. Cinquième en 2017 en
Autriche, il se classe 6e cette année. Pas de casse mais quelques belles plaies
pour son retour en France. Ahmed Andaloussi.
Enfin, Stéphane Bahier était certainement le plus déçu du jour car mécontent
de ses performances à pied depuis le début de saison. « L'année dernière, je
courrais à 14 km/h, cette année je plafonne à 12 ! », a-t-il pesté dans l'aire
d'arrivée. En quatrième position après le vélo, le Lavallois a reculé en course
à pied pour finalement prendre la 7e position en PTS2, lui qui avait terminé 3e
en 2017.
Stéphane Bahier.
Les juniors demain matin
Demain, Tartu accueillera les épreuves juniors (départs 8h heure française pour
les filles et 10h heure française pour les garçons) puis ce sera le tour des
Élites dans l'après-midi. Malheureusement, aucun athlète tricolore ne défendra
le drapeau. La Fédération et son Directeur Technique National, Benjamin Maze,
ont fait le choix de ne pas s'aligner une petite semaine après l'étape WTS de
Hambourg et quelques jours avec la prochaine manche à Edmonton au Canada.