Photo : Thierry Deketelaere
David Hauss, Vincent Luis et Laurent Vidal seront les représentants français à Londres. Triathlete a voulu connaître l’état de forme, les ambitions et les pronostics de chacun d’eux. La rédaction a donné également son avis.
LES QUESTIONS
1 Dans quel état de forme abordes-tu les JO ?
2 Quels sont tes atouts ? Tes faiblesses ?
3 Quel objectif te fixes-tu ?
4 Quel podium vois-tu à l'arrivée ?
DAVID HAUSS
28 ans
SABLES VENDÉE
1 A 3 semaines des JO, je suis en forme olympique. Il ne me manque plus que de la fraîcheur pour sortir une grosse performance. J'ai connu un mois de juin délicat comme toujours. Mais là, je reviens bien. Je passe de grosses séances à l'entraînement dans les 3 disciplines. Cela n'a pu se vérifier sur les dernières compétitions car elles étaient mal placées dans le programme. J'avoue qu'à l'heure ou j'écris ces lignes (le 16 juillet) je me sens vraiment fatigué. Mais je vais beaucoup miser sur cette fraîcheur pour profiter au maximum de mes capacités. Je me dois d’être en pleine possession de mes moyens dans une course qui s’annonce très rapide.
2 Mes atouts : mon départ natation, ma capacité à poser un gros train à pied. Mes faiblesses : ma capacité à rouler fort sur le plat en emmenant un gros braquet comme le demande le parcours londonien.
3 Je ne me fixe pas d'objectifs ou en tout cas je les garde pour moi. Comme ça, je ne me fixe pas de limite...
4 Dans le désordre Justus, Jonathan Brownlee et Gomez.
L’avis de la rédaction :
Dans une récente interview faite à notre magazine, Mark Allen nous avait dit qu’il avait remarqué David Hauss dans ses jumelles d’expert. Comme beaucoup d’observateurs, « The Grip » avait été impressionné par l’aisance du Réunionnais lors de ses fins de course sur les grandes compétitions. Avec le Sablais, on a toujours l’impression qu’il en garde un peu sous la semelle. Fausse impression ou réalité ? Si cette prédiction s’avère exacte, David va peut-être nous lâcher tous les chevaux à Londres. Et là, l’exploit est peut-être au bout. Cela ne sera possible que s’il n’a pas raté le bon wagon en natation, comme cela lui arrive parfois. Attention également à ne pas négliger les transitions, son péché mignon.
VINCENT LUIS
23 ans
SAINTE-GENEVIÈVE
1 Ma forme est ascendante. Je ne peux pas trop la juger durant mes séances d’entraînement car je les aborde toutes en étant fatigué. Lors de mes deux dernières courses (NDLR : 26e de la WTS de Kitzbühel et 21 e du Grand Prix de Paris), j'étais également très las. Je vais essayer d'aborder Hambourg avec plus de fraîcheur pour pouvoir jauger mon état de forme (ndlr : la course, programmée le 21 juillet n’avait pas encore eu lieu au moment de l’interview). 2 Je pense que ma natation et mon vélo seront déterminants si jamais le scénario de course le permet. Maintenant, je sais que mon niveau de course à pied risque d’être très aléatoire. C’est peut-être là que se situera ma faiblesse.
3 Je ne me fixe ni objectif ni limite. Je donnerai le meilleur de moi-même.
4 Mon pronostic sera plus osé : Bronwlee Jonathan - Un des 3 français – Gomez.
L’avis de la rédaction : Ah, s’il n’y avait eu cette maudite fracture de fatigue à la fin de l’hiver ! Surfant sur ses résultats prometteurs de 2011 (10e à Londres, 8 e à Pékin), Vincent Luis se sentait prêt à tout casser cette saison. Sa marge de progression semblait très importante. Las, le long arrêt consécutif à sa blessure l’a contraint à repartir presque de zéro. Ses courses de rentrée n’ont guère été enthousiasmantes. Malgré tous ces aléas, l’ancien champion du monde garde une certaine confiance en lui. Il n’aura aucune pression à Londres. Et c’est peut-être ce qui lui permettra de créer l’exploit. Outsider à ne pas négliger.
LAURENT VIDAL
28 ans
BEAUVAIS
1 Il reste encore un peu de préparation d'ici le jour de la course. Jusqu'à maintenant, tout se passe très bien. Ma préparation s'est déroulée comme je le souhaitais. J'ai beaucoup couru au mois de juin. Ce cycle compétitif était primordial pour être au top début août. Depuis Kitzbühel (6 semaines avant les JO), je ne participe plus à aucune épreuve. Il me reste néanmoins encore quelques belles séances dans mon programme. Pas mal d'heures à bûcher par conséquent. Dans une semaine, j'attaquerai ma période précompétitive (semaine du 23 au 27 juillet).
2 Ce n'est certainement pas à moi de le dire à 3 semaines des Jeux ! On verra le 7 août.
3 Je ne pars pas favori pour cette course mais avec les prestations que j'ai réalisées ces derniers mois, je ne me fixe pas de limite. Je sais l’ampleur de la tâche et les attentes que nous suscitons. Malgré le talent des participants précédents, la France n'a jamais obtenu de médailles. On attend de nous que nous en ramenions une. Pour cela, il faudra que je (l'on) sorte une grosse course. Je m’y prépare.
4 Je ne suis pas neutre alors je préfère m'abstenir. Je pense qu'il y aura des surprises... La hiérarchie est moins établie que l'on peut le supposer.
L’avis de la rédaction :
Depuis les JO de Pékin où il est passé à travers, Laurent Vidal ne cesse de progresser. Son début de saison tonitruant (3 podiums dont 1 en WTS à Sydney laisse supposer qu’il a encore franchi un cap cet hiver. De peur d’être passé de forme à Londres, le Beauvaisien a logiquement demandé à souffler lors de ses dernières courses. Sûr de lui, il est tout à fait en mesure de créer la surprise le 7 août prochain. Il a prouvé à plusieurs reprises qu’il ne lui manquait pas grand chose pour incorporer le train Brownlee. La carte française la plus sûre, sans aucun doute !