Photos : Christophe
GUIARD
Déchirure au mollet en novembre, grippe H1N1 en février, l'hiver n'a pas épargné Isabelle Ferrer. La Grayloise s'est pourtant brillamment qualifiée pour Kona en remportant, il y a 15 jours, l'Ironman Afrique du Sud en catégorie Open (12e au scratch féminin). Retour sur une prépa et une course mouvementées.
En Afrique du Sud, tu visais une qualification pour Kona. Mission
accomplie ?
Effectivement, je savais que si j'assurais mon niveau, tout devait bien se passer. Cela dit, un Ironman n'est jamais joué d'avance, surtout après un long voyage, le décalage horaire, etc. Je suis arrivée deux jours avant la course et même si l'on a une bonne préparation et que l'on se sent bien, tout peut vite être gâché par les à-côtés.
D'autant plus que ta préparation n'a pas été si évidente avec une
violente grippe...
J'ai eu la grippe aviaire, H1N1, pendant les vacances de février. Elle fut très violente avec 39,7 de température pendant cinq jours, puis une grosse baisse de tension. Résultat, quinze jours sans courir car c'est dangereux pour le cœur. Cette grippe m'a bien foutue en l'air, sachant que je revenais en plus d'une déchirure au mollet en novembre qui m'a empêché de courir jusqu'à mi janvier.
Comment t'es-tu remise d'aplomb avant l'Afrique du Sud
?
Heureusement, j'avais réalisé un très bon foncier, notamment en vélo, avant novembre puisque je suis partie m'entraîner en Martinique. Cela a vraiment été ma chance. Je ne crains pas l'endurance, je fais tellement de cours de gym et d'entraînement toute la journée que le volume n'est pas un souci chez moi. J'ai programmé quelques séances clés en course à pied, mais sans plus, je ne les ai pas toutes réalisées car j'étais tellement fatiguée de cette grippe que j'ai vraiment misé sur la récupération. De fait, je suis arrivée avec des doutes sur le marathon car je n'avais pas non plus de séances longues.
Plutôt surprise de ta performance sud-africaine du coup
?
Oui, agréablement car j'ai bien nagé tout l'hiver et malheureusement j'ai en plus été malade durant toute la partie natation. J'ai beaucoup vomi à cause d'un gros mal de mer qui m'a gâché toute ma natation, puisque j'ai dû sortir la tête et brasser sur les deux derniers kilomètres. De nombreux concurrents ont été malades aussi, j'ai même pensé à abandonner, je suis partie avec la vague sous les 1h et j'ai nagé en plus d'1h10... À vélo, je me suis dit je pars et on verra bien. J'ai commencé à calculer les filles devant moi sur le retour, je me sentais bien, je remontais et à la fin du vélo, il n'en restait que quelques-unes devant moi. Au bout de 10 km de course à pied, j'avais même rattrapé des pros, j'étais en première position en Open donc pratiquement sûre d'avoir mon slot pour Hawaii si je terminais, malgré les 38 degrés qui ont rendu cette dernière partie très difficile. Le cran que j'ai eu, c'est surtout d'avoir fini la natation. Il n'y avait pas tellement de vagues, mais au large, ça brassait dur. Cela faisait 15 ans que je n'avais pas été aussi malade.
Comment vas-tu orienter la suite de ta saison jusqu'à Kona
?
Mon nouveau club, Val de Gray, m'a demandé de participer aux Grands Prix de duathlon, même si je ne suis pas du tout préparée pour ces épreuves. Cette année, je suis vraiment en objectif long, Ironman, je ne m'entraîne pas spécifiquement pour les D1 de duathlon alors que les années précédentes, je faisais du spécifique. Ensuite, je me présenterai au championnat de France longue distance à Baudreix en juin, puis à Embrun où je ne me mettrai aucune pression. L'Embrunman sera pour moi un véritable entraînement, avant de privilégier la récupération en vue de Kona.
Podium Open féminin Ironman Afrique du Sud (11
avril)
- 1. Ferrer, Isabelle 12 124 01:10:18 05:27:36 03:26:01 10:10:32
- 2. Reiter, Elisabeth 23 217 01:13:50 06:03:39 03:20:40 10:46:37
- 3. Falk Olsson, Desiree 27 274 01:26:13 05:39:40 03:49:21 11:01:29
