Olivier Spagnol, qui a créé le team UP2, une équipe
composée de triathlètes amateurs spécialisés dans le Longue Distance, en 2012 a
participé dimanche à l'IM de Los Cabos (Mexique). Le sociétaire de l'US Cagnes
a réalisé une très belle performance en terminant 19e au scratch en
9h23'01, terminant par la même occasion premier de son groupe d'âge.
Triathlete a interviewé Olivier, qui revient sur sa course et ce nouveau
parcours mexicain.
19e au scratch et une première place dans ton GA, tu dois être un
triathlète comblé ?
Je suis content que la course se soit passée sans encombres. Il y a beaucoup
d’aléas, avant et pendant, et quand on peut aller au bout sans trop de soucis,
c’est déjà une grande satisfaction. Concernant le résultat en lui-même, il faut
relativiser. La course se déroulant fin mars, le niveau des athlètes est
globalement moins élevé en rapport aux courses de pleine saison. J’ai fini
difficilement le marathon justement parce que la course était plus tôt dans le
calendrier et par manque de kilomètres. Fin juin, cela n’aurait pas pardonné et
la victoire en catégorie aurait été plus difficile. Ma grosse satisfaction est
d’avoir été jusqu’au bout de mes capacités du jour en les utilisant au mieux,
comme je n‘ai jamais réussi à le faire. Même quand cela a été très dur dans le
dernier tour et en particulier durant les 10 derniers kilomètres, j’ai réussi à
ne pas “sortir” de la course et je n’ai jamais marché. C’est un bon point en
vue de la suite. Sur le papier, renouer avec un top 20 et remonter sur la plus
haute marche de la catégorie me comble.
Qu'as-tu pensé de Los Cabos, côté parcours ? Le
recommanderais-tu ?
C’est un endroit qui a des airs d’île du Pacifique (on n’en est d’ailleurs plus
trop loin rapport au reste du monde ). La natation se fait là aussi en une
seule boucle dans une eau limpide, cela bouge un peu moins, mais cela reste le
Pacifique. La combinaison est autorisée. Côté vélo, Los Cabos n’est pas
forcément le meilleur endroit pour s’y entraîner. Le parcours vélo emprunte une
sorte d’autoroute, là aussi comme à Hawaii, mais les “shoulders” sont très
aléatoires. J’ai donc fait peu de vélo la semaine précédant la course. Le
parcours de la course est exigeant. 3 boucles. Psychologiquement difficile.
Cela n’est jamais vraiment plat. Sachant qu’ils ont supprimé une portion encore
plus exigeante, puisque l’an dernier, il n’y avait que 2 boucles. C’est un
parcours fait de faux plats, quelques “coups de cul” regroupés en fin et début
de boucle (donc à passer 3 fois) et il faut ajouter l'élément vent et chaleur.
Parfois le revêtement irrégulier donc tout cela est usant. Si on souhaite faire
un temps, il faut y arriver en très bonne condition physique. Vu d’Europe,
c'est difficile à réaliser, puisque l’on sort de l’hiver. Il faut donc être
prêt à gérer. J’ai eu la chance de pouvoir le faire. Peut être grâce à mon
expérience. Enfin, parlons du marathon. Il est annoncé tout plat sur le site
mais les Mexicains ne doivent pas avoir la même notion du plat que nous. 3
boucles, des faux-plats montants, des montées franches (un pont), un petit
passage sur de la terre avec des relances, c’est un parcours loin d’être
évident. Et comme j'en parlais plus tôt, s’y ajoute la chaleur. C'est une jolie
course dans l’ensemble, plutôt difficile.
Peux-tu nous détailler le matériel vélo que tu as utilisé à Los
Cabos : modèle de vélo, roues, groupe et choix des développements
?
Côté matériel, j’ai utilisé la même configuration que celle qui m’avait permis
d’améliorer sensiblement mes temps vélos de l’an dernier, puisque j’avais
réussi par deux fois à descendre, pour la première fois, nettement sous les 5
heures en Autriche et à Hawaii. Je roule sur le modèle Katana fabriqué par la
marque Ceepo, mes roues sont des DT Swiss RRC 66 (boyaux), le tout équipé avec
un groupe complet Vision. C’est une très jolie configuration. En développement,
j’utilise 54 x40 et une cassette 11x 23. C’est gros (trop), mais je n’ai plus
assez de technique pour baisser le nombre de dents et tourner plus les jambes.
Du coup, je passe un peu en force. Etant donné que j’arrive (généralement) à
courir correctement derrière, je conserve cette option.
Retrouvez la suite de l'interview dans le magazine de Mai de Triathlete !